Introduction

Le langage CSS (Cascading Style Sheets) est apparu en 1996, afin de proposer une meilleure manière de créer des sites internet, en séparant le contenu (HTML) de la présentation. CSS1 se définit comme un « mécanisme de feuille de style simple, permettant aux auteurs et aux lecteurs d’attacher des styles (…) au document HTML ». Cette simplicité se traduit par le choix d’un langage qui peut être aisément lu et écrit directement par ses utilisateurs humains, et d’une terminologie conforme aux usages courants dans la publication informatique.

Le standard CSS s’enrichit progressivement de nouvelles capacités, afin de répondre aux besoins des créateurs et utilisateurs du web. Alors que CSS1 définit essentiellement les propriétés de rendu typographique du texte, la spécification CSS 2, publiée en 1998, étend considérablement les possibilités théoriques des CSS, avec environ 70 propriétés supplémentaires. suivie par une version révisée, CSS 2.1, qui est restée en chantier pendant des années, avant d’atteindre le statut de Recommandation W3C en 2011.

La spécification CSS 3, qui l’a suivie, a été développée sous la forme de modules indépendants, dans le but que des modules “prêts” puissent être implémentés rapidement par les navigateurs. Cet objectif a été atteint, et de nombreux modules sont actuellement bien supportés par les navigateurs et utilisés au quotidien (p.ex. WebFonts, Media Queries, Flexbox, Backgrounds & Borders), alors que d’autres sont encore en développement.

L’année 2010, qui marque une large adoption du standard HTML5, représente une avancée importante pour le CSS 3. C’est en 2010 que sort le livre “CSS3 for Web Designers”, par Dan Cederholm, et que le terme “Responsive Web Design” fait son apparition, sous la plume d’Ethan Marcotte.

CSS Working Group
Le CSS Working Group du W3C, lors d’une réunion en 2010

Principes de base

“Fundamental concepts of CSS like cascading, specificity rules, selectors, inheritance, box model and stacking context must be well understood.” – Thanh Tran

La langage CSS permet de définir des règles, qui sont exprimées sous forme de couples propriété: valeur.

Les propriétés sont libellées à l’aide de mots-outils anglais tels que width (largeur), font-size (taille de la police de caractères) ou background-color (couleur de fond). Ces propriétés sont spécifiées dans le standard CSS.

Les valeurs sont exprimées à l’aide d’unités (pixels, pourcents…), ou de mots-clés propres au CSS. Par exemple, une couleur peut être exprimée à l’aide des mots clés (“black”, “blue”, etc), de valeurs hexadécimales (p.ex. #FF0000) ou du modèle RGB.

Les couples propriété-valeur constituent le “bloc de déclaration” d’une règle CSS. S’il y en a plusieurs, on les sépare avec des points-virgule. Ces déclarations seront appliquées à des parties du document identifiées par un sélecteur.

Chaque règle CSS comporte un sélecteur, et un bloc de déclaration.

Exemple de règle CSS:

h1 {
    color: red;
    text-transform: uppercase;
}

Dans cet exemple, nous avons:

  • le sélecteur: h1
  • le bloc de déclaration, qui contient deux déclarations: color: red; et text-transform: uppercase;
  • la première déclaration définit une propriété: color
  • avec la valeur: red
  • la seconde déclaration définit la propriété text-transform;
  • avec la valeur: uppercase

Résultat: dans cette régle, on applique un style à tous les éléments h1 du document: la couleur du texte sera rouge (red), et tous les caractères seront affichés en majuscules (uppercase).

Les sélecteurs CSS

Le sélecteur définit à quel élément de la page un style CSS sera appliqué. Par exemple:

H1 { color: Tomato }

La couleur Tomato sera appliquée à tous les éléments H1 de la page.

Il est possible de grouper plusieurs sélecteurs, en les séparant par des virgules. Exemple:

H1 { color: Tomato }
H2 { color: Tomato }
H3 { color: Tomato }

Ces trois règles peuvent être groupées comme ceci:

H1, H2, H3 { color: Tomato }

L’importance des sélecteurs

Le choix des sélecteurs appropriés joue un grand rôle, c’est là que se joue la qualité architecturale du code CSS.

Quand on essaie de juger la qualité d’un code CSS, la partie à l’intérieur des crochets, les valeurs et propriétés, c’est la partie “cosmétique”. Ça marche, ou pas.

Le choix des sélecteurs, au contraire, est très délicat, et repose sur des hypothèses:

The stuff outside the curly braces — the selectors — that’s harder to judge. It needs to be evaluated with lots of “what ifs”: What if this selects something you didn’t intend to? What if the markup changes? What if someone else writes some CSS that negates this?
Jeremy Keith

Sélecteurs du CSS niveau 1

E tout élément de type E
E:link tout élément E qui est l’ancre d’un hyperlien
E:visited un hyperlien qui a déjà été visité
E:hover un élément E que l’utilisateur survole
E:focus un élément E faisant l’objet d’une sélection, notamment en utilisant le clavier
E:active un élément E soumis à des actions utilisateur
E::first‑line la première ligne d’un élément E
E::first‑letter la première lettre d’un élément E
.c tout élément ayant la classe “c”
#myid tout élément avec un ID égal à “myid”
E.warning tout élément E ayant la classe “warning”
E#myid tout élément E avec un ID égal à “myid”
E F un élément F qui est contenu dans un élément E

Voici un exemple utilisant “first-letter” pour produire une lettrine:

p::first-letter {
  font-size: 200%;
  float: left;
}

Sélecteurs du CSS niveau 2

* tous les éléments du document
E[foo] an E element with a “foo” attribute
E[foo="bar"] an E element whose “foo” attribute value is exactly equal to “bar”
E[foo~="bar"] an E element whose “foo” attribute value is a list of whitespace-separated values, one of which is exactly equal to “bar”
E[foo|="en"] an E element whose “foo” attribute has a hyphen-separated list of values beginning (from the left) with “en”
E:first‑child an E element, first child of its parent
E:lang(fr) an element of type E in language “fr”
E::before generated content before an E element’s content
E::after generated content after an E element’s content
E > F an F element child of an E element
E + F an F element immediately preceded by an E element

Un exemple réel:

input[type="checkbox"],
input[type="radio"] {
	padding: 0;
}

Cette règle annule le “padding” pour les éléments interactifs de type “case à cocher” ou “bouton radio” .

Voici un autre exemple réel, plutôt subtil:

a[href]:after {
	content: " (" attr(href) ")";
}

Cette règle est contenue dans les feuilles de style “print” (dédiées à l’impression) du framework HTML5Boilerplate. Son effet est de détecter tous les liens (élément a ayant un attribut href), et va afficher à la suite du lien son URL. Ainsi, si on imprime une page du site, chaque lien sera suivi de l’URL.

Sélecteurs du CSS niveau 3

E[foo^="bar"] an E element whose “foo” attribute value begins exactly with the string “bar”
E[foo$="bar"] an E element whose “foo” attribute value ends exactly with the string “bar”
E[foo*="bar"] an E element whose “foo” attribute value contains the substring “bar”
E:root an E element, root of the document
E:nth‑child(n) an E element, the n-th child of its parent
E:nth‑last‑child(n) an E element, the n-th child of its parent, counting from the last one
E:nth‑of‑type(n) an E element, the n-th sibling of its type
E:nth‑last‑of‑type(n) an E element, the n-th sibling of its type, counting from the last one
E:last‑child an E element, last child of its parent
E:first‑of‑type an E element, first sibling of its type
E:last‑of‑type an E element, last sibling of its type
E:only‑child an E element, only child of its parent
E:only‑of‑type an E element, only sibling of its type
E:empty an E element that has no children (including text nodes)
E:target an E element being the target of the referring URI
E:enabled a user interface element E that is enabled
E:disabled a user interface element E that is disabled
E:checked a user interface element E that is checked (for instance a radio-button or checkbox)
E:not(s) an E element that does not match simple selector s
E ~ F an F element preceded by an E element